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Michel Conte "La source coule"
LE POUVOIR DU MOMENT PRÉSENT
Le but de notre vie consiste à connaitre
la joie d'être pleinement vivant,
l'enthousiasme de se sentir faire partie
de l'univers en pulsation
et la profonde satisfaction d'être
une personne à la fois
gracieuse et belle!
Dites toujours oui au moment présent.
Qu'y aurait-il de plus futile et insensé,
que de résister intérieurement
à ce qui est déjà?
Qu'y a-t-il de plus fou
que de s'opposer à la vie même,
qui est maintenant,
toujours maintenant?
Abandonnez-vous à ce qui est.
Dites "oui" à la vie et
vous la verrez soudainement
se mettre à fonctionner pour vous
plutôt que contre vous!
Eckart Tolle, Le pouvoir du moment présent
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MIAM UAPUKUN
KASHTIN
LÉGENDE AMÉRINDIENNE
Mudjekewis avait neuf frères
et ensemble, ils vainquirent l'ours
géant. Aussi reçurent-ils en présent
la ceinture sacrée qui contient de quoi
vivre heureux sa vie durant.
Le mérite de cet exploit,
chacun le savait, revenait
à Mudjekewis, le plus jeune
des 10 garçons, et ce fut à lui
qu'échut le pouvoir de gouverner
les vents d'Ouest.
On l'appela dès lors Kabeyun,
père des airs, et il entreprit
de distribuer une part de sa
puissance à chacun de ses fils.
A Wabun, il donna l'Est;
à Shawondasee, le Sud
et à Kabiboonoka, le Nord.
Seul Manabozho n'eut rien
de cet héritage car sa naissance
avait été illégitime.
C'est pourquoi, plus tard,
blessé par cette injustice,
il partit en guerre contre son père
jusqu'à ce que celui-ci,
accédant sa requête,
consente à lui céder une part
de la souveraineté de
Kabiboonoka, en lui abandonnant
le privilège de régner sur
les vents du Nord-Ouest.
Shawondasee, maître du Sud,
révéla très jeune son indolence.
C'était, bien avant l'âge,
un vieillard poussif peu enclin
à voyager, les yeux mi-clos
toujours fixés droit devant lui.
Souvent il soupirait lorsque venait
l'automne, dispensant
généreusement cet air doux
qui gagne alors tout
le Nord du pays.
Mais un jour, il aperçut au loin,
courant gracieusement
à travers les plaines du Nord,
une jeune fille aux cheveux d'or.
Elle était très belle et il en
tomba aussitôt amoureux.
Ses boucles surtout, blondes
comme le blé mûr, avaient
conquis son coeur.
Cependant sa paresse naturelle
l'emporta sur sa passion et,
à l'aube du matin, il la surprit
enveloppée d'une nuée blanche
comme neige.
Il en conçut aussitôt
une vive jalousie,
persuadé que son frère Kabiboonoka
s'était mis en tête de la lui ravir
en lui offrant l'une de ses écharpes immaculées
dont les
vents du Nord ont coutume
de se parer aux approches
de l'hiver.
Pour briser le sortilège de son rival,
Shawondasee, haletant, souffla
comme il put et, le ciel fut
envahi de fils d'argent.
Mais lorsque ceux-ci se dissipèrent,
la belle avait disparu et, avec elle
les mille graines finement ailées qui
couronnent les fleurs du pissenlit
de la prairie!
Il est un âge pour tout, dit le sage,
et Shawondasee avait eu le tort
de se croire assez jeune
pour être aimé de la fille
aux cheveux d'or.
En la poursuivant de ses soupirs
alanguis, il n'avait fait que
précipiter sa fuite.
Depuis, croyant chaque
automne revoir l'objet de
sa flamme courir dans les prés
comme au premier jour,
le vieillard continue de haleter
doucement au souvenir d'un bonheur
inaccessible, gratifiant les terres
du Nord, à la veille de l'hiver,
de cette saison à nulle part pareille
et que les hommes blancs
appellent l'été indien.
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